Perspectives à long terme dans un contexte pandémique : la pression sur le PIB souligne la nécessité pour les entreprises de s’adapter aux changements futurs
Rapport « Global Restructuring Trends 2020 » de PwC
2 décembre 2020
Mercredi 2 décembre 2020 — Avec plus de 40 millions de travailleurs placés en chômage temporaire dans 37 économies (juillet 2020), les entreprises doivent concevoir des stratégies de sortie claires. Compte tenu de l’incertitude persistante, PwC a examiné, dans son récent rapport Global Restructuring Trends, la manière dont les gouvernements et les entreprises de 37 pays (dont la Belgique) ont réagi face à l’impact du COVID-19. Le rapport se penche également sur les principaux défis de ces économies et les mesures mises en place par ces différents gouvernements.
Les aides d’État comme barrières temporaires à l’insolvabilité et aux restructurations
Dans les 37 économies analysées, plus de 40 millions de travailleurs se sont retrouvés au chômage temporaire lors de la pandémie de COVID-19. En Belgique, cela représente 22,5 % de la population active (juillet 2020). Dans notre pays, les travailleurs temporaires et contractuels sont les principaux concernés. Les entreprises ont, dans la majorité des cas, eu recours à ce système pour tenter de préserver leur trésorerie. Compte tenu de la suppression progressive des mesures de soutien, une augmentation significative du taux de chômage est attendue jusqu’en 2022. Actuellement, l’accent est davantage mis sur les initiatives de réduction des coûts, alors que les mesures visant à préserver la trésorerie étaient prioritaires au début de la pandémie.
Le moratoire sur les faillites établi pendant la première vague de confinement lié à la crise du COVID-19 a contenu l’insolvabilité. Le nombre de faillites devrait toutefois augmenter à partir de 2021, en particulier pour les entreprises des secteurs gravement touchés par la crise du COVID-19, où la reprise pourrait prendre beaucoup plus de temps. Cependant, les entreprises qui, ces derniers mois, ont peiné à adapter leurs activités aux nouvelles circonstances risquent également de rencontrer des difficultés financières l’année prochaine.
Thomas Deryckere, Directeur chez PwC Belgium : « L’intervention des pouvoirs publics est une bouée de sauvetage indispensable pour de nombreuses entreprises, même celles qui étaient jusqu’à présent fortes et dotées de ressources suffisantes. Il ne fait aucun doute que nous entrons dans une période où les entreprises seront confrontées à des choix difficiles. Dans ce contexte, les entreprises doivent agir dès maintenant pour repartir du bon pied. Elles doivent déterminer les possibilités dont elles disposent pour stabiliser leurs activités à court terme, tout en s’armant pour faire face aux changements à plus long terme en matière de technologie, d’attentes des clients et d’accords commerciaux internationaux ».
Vers une augmentation du nombre de restructurations
Selon le rapport, le nombre de restructurations devrait à nouveau augmenter d’ici la mi-2021, ce qui pourrait contribuer à réduire le nombre de faillites potentielles et à augmenter les chances de survie des entreprises. Les capitaux inutilisés dans les fonds de capital-investissement (2 670,8 milliards de dollars) et dans les fonds d’emprunt se situent à des niveaux historiquement élevés, nettement supérieurs à ceux de la crise financière mondiale, ce qui constitue un tremplin pour l’accélération des transactions et la reprise du marché. De plus en plus d’entreprises ont pu obtenir de nouveaux financements sans mettre en péril de manière significative la dette existante, ce qui leur a permis d’éviter de longs processus de restructuration.
« Attendre le retrait des aides d’État peut considérablement limiter les possibilités de choix des entreprises. Nous ignorons combien de temps il faudra pour que la production revienne aux niveaux d’avant la pandémie. Pour se préparer au prochain cycle de restructurations, les entreprises doivent se concentrer sur la restauration de leurs bilans financiers et jeter les bases d’une reprise saine à moyen et long terme. Dans le même temps, la pandémie semble accélérer les changements dans l’économie à long terme : de plus en plus d'entreprises se tournent vers le commerce de détail numérique et l'importance de la durabilité continue de croître. Il ne s’agit pas seulement de survivre, mais aussi de garder le contrôle de l’entreprise, de préparer l’avenir et de pérenniser la croissance à long terme », conclut Thomas Deryckere.
Vous trouverez le rapport complet ici.