L’optimisme des entreprises privées belges en matière de croissance a chuté à un rythme presque deux fois supérieur à celui de leurs homologues européennes
PwC 2020 European Private Business Survey
20 août 2020
Bruxelles, le 20 août 2020 – Selon la dernière enquête European Private Business Survey de PwC, la pandémie de Covid-19 a des conséquences majeures sur les entreprises belges. Seulement 6 % des entreprises belges interrogées en février et mars 2020 s’attendaient à une baisse de leurs revenus ; un chiffre qui est passé à 67 % en juin 2020. Dans le même temps, les prévisions de croissance des entreprises belges ont chuté à 11 %. Bien que l’étude de PwC révèle que la flexibilité se traduit par une amélioration des performances, moins d’un tiers (28 %) des répondants belges comptent adapter leur modèle d’entreprise à la suite de la pandémie de Covid-19, soit nettement moins que la moyenne européenne.
Dans le cadre de son enquête European Private Business Survey, PwC a interrogé plus de 2 400 entreprises privées dans 31 pays européens. Il en ressort que les prévisions de croissance des entreprises belges interrogées sont passées de 78 % en février-mars 2020 à 11 % en juin 2020. Les prévisions de croissance des entreprises dans les autres pays étudiés n’ont baissé « que » de 36 points de pourcentage sur la même période (de 55 % en février-mars à 19 % en juin 2020). 39 % des répondants belges estiment néanmoins qu’ils ont réussi à mieux faire face à l’impact du Covid-19 que leurs concurrents ; une estimation légèrement supérieure à celle de leurs homologues européens (30 %).
Bien que les entreprises belges doivent réduire leurs coûts pour faire face à cette situation et protéger leur trésorerie, il est également rassurant de constater que les entrepreneurs de Belgique cherchent de nouvelles sources de revenus, en utilisant de plus en plus les nouvelles technologies (67 %) et en investissant dans l’innovation (50 %) afin de diversifier leur entreprise. À noter que seuls 28 % des répondants belges ont indiqué avoir revu leur modèle d’entreprise, ce qui met en évidence un écart important par rapport à la moitié des 31 pays de l’UE qui en ont fait un point d’action.
Griet Helsen, Entrepreneurial and Private Business Leader Belgium chez PwC Belgique : « La pandémie de Covid-19 a accéléré la nécessité pour les entreprises de transformer réellement leurs activités. Les entreprises doivent jeter un regard neuf sur tout : des opérations au portefeuille de produits, en passant par la numérisation. Compte tenu de l’évolution rapide des environnements de marché, il peut s’avérer vital d’adopter de nouveaux modèles d’entreprise en plus du cœur de métier. Ces modèles fournissent une base pour s’adapter et changer de cap lorsque les circonstances l’exigent et que les activités principales ne peuvent pas se poursuivre ou ne sont plus rentables, pour quelque raison que ce soit. »
Le Covid-19 aggrave le déficit de compétences
Pour 72 % des entreprises belges, la plus grande menace pour le développement des affaires dans la période à venir est le manque de personnel qualifié ; un pourcentage nettement plus élevé que la moyenne des 31 pays de l’UE examinés (55 %). L’étude confirme que la pandémie a aggravé le déficit de compétences. Plus de sept entreprises sur dix admettent que le manque de talents clés limite leur flexibilité face aux disruptions, y compris les pandémies.
Autres risques pour le développement des entreprises dans la période à venir : la numérisation et la rapidité des changements technologiques (56 %), les changements climatiques et les défis environnementaux (50 %) et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement (44 %). À noter que le coronavirus n’a été mentionné que par 11 % des entreprises interrogées et arrive au même niveau que l’accès à un capital abordable.
Selon les entreprises privées belges interrogées, leur réussite dans la « nouvelle normalité » dépendra de leur capacité à offrir sécurité et hygiène à leurs collaborateurs (100 %). Les autres défis auxquels elles sont confrontées sont les initiatives qui visent à atteindre des objectifs sociétaux tels que la diversité ou l’égalité (89 %) et l’utilisation efficace des possibilités de télétravail (83 %).
« Une plus grande ouverture aux modèles de travail à domicile est l’une des tendances positives de ces derniers mois. Pour que cette évolution soit une réussite, il importe “d’humaniser” le travail à distance afin que les collaborateurs se sentent à l’aise dans ce nouvel environnement. La formation et le perfectionnement peuvent jouer un rôle clé à cet égard. Il n’est pas non plus étonnant que les objectifs sociétaux retiennent l’attention. Les entreprises mettent de plus en plus l’accent sur l’approvisionnement local et la création de chaînes de valeur internationales plus durables. Cette tendance ne fera que s’intensifier et les entreprises les plus flexibles ont déjà commencé à intégrer ces questions dans leur planification », explique Griet Helsen.
Les « champions de la flexibilité » investissent dans le perfectionnement et la technologie
L’enquête a examiné de plus près les « champions de la flexibilité », “Ce sont des entreprises qui adoptent une approche stratégique vis-à-vis de la résilience et posent des choix clairs en matière de main-d’œuvre et de réduction des coûts, tout en continuant à investir dans les domaines clés qui préserveront leur compétitivité, notamment la formation, le perfectionnement et les nouvelles technologies”, explique Griet Helsen.
Il ressort de l'enquête que les champions de la flexibilité en font davantage pour préparer leur main-d’œuvre à l’avenir : 57 % de ces champions mondiaux forment et perfectionnent leurs travailleurs, contre seulement 40 % des retardataires. Deux tiers (66 %) d’entre eux indiquent améliorer la gestion de leur fonds de roulement en réponse à la récente crise, contre 45 % seulement des retardataires. Bien qu’il puisse être tentant de réduire les investissements technologiques afin de comprimer rapidement les coûts, la majorité des champions de la flexibilité (58 % contre 41 % des retardataires) recourent davantage aux nouvelles technologies. La majorité des champions de la flexibilité estiment que l’entrée sur de nouveaux marchés ou dans de nouveaux segments de clientèle (58 %) et la sortie des marchés non rentables (57 %) sont essentielles à leur réussite future.
Lisez les résultats complets sur www.pwc.com/epbs2020