Les entreprises des secteurs énergétique, chimique, pétrolier et gazier exploitent peu les possibilités du numérique
Étude Strategy& Digital Operations for Energy
29 octobre 2019
- 37 % des entreprises des secteurs énergétique, chimique, pétrolier et gazier n’exploitent pas encore pleinement le potentiel de la numérisation.
- La plupart préfèrent investir dans des technologies éprouvées plutôt que dans les technologies émergentes.
- Les entreprises énergétiques accusent un retard important à cet égard. Seuls 2 % des organisations actives dans ce secteur se considèrent comme des « championnes du numérique ».
Mardi le 29 octobre 2019 – Plus d’un tiers des entreprises des secteurs énergétique, chimique, pétrolier et gazier en sont toujours aux premières étapes de leur transformation numérique. Seuls 7 % de ces organisations exploitent pleinement les possibilités qu’offre aujourd’hui le numérique. Tels sont les enseignements de l’étude 2019 Digital Operations for energy réalisée par Strategy&, une division du cabinet de conseil PwC Belgium, auprès de plus de 500 entreprises des secteurs énergétique, chimique, pétrolier et gazier établies en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.
La digitalisation et les développements technologiques, tels que la production décentralisée d'électricité et l'amélioration de la capacité de stockage des batteries, ont un effet perturbateur sur le secteur énergétique. Ces développements entraînent une volatilité des prix de l'énergie, la nécessité de nouveaux investissements et une concurrence accrue de la part des entreprises technologiques et des start-ups.
D'autre part, des technologies telles que l'intelligence artificielle, la blockchain, l'impression 3D et la réalité virtuelle (VR) offrent également la possibilité d'augmenter leur production d'énergie et/ou leur performance de production. Pour l’heure, seule une fraction (7 %) des entreprises interrogées dans le secteur de l'énergie et des entreprises à forte intensité énergétique a atteint la maturité numérique complète. Parallèlement, 37 % des répondants recourent aux applications numériques de façon limitée, tandis que 36 % en perçoivent le potentiel mais ne l’exploitent pas encore de manière active.
Selon Luc Vercruyssen, Directeur chez PwC Belgium, ce retard numérique peut s’expliquer. « D’une certaine manière, l’objectif des entreprises de services collectifs est de passer inaperçu : fournir de l’électricité ou du gaz à leurs clients tout en garantissant une sécurité absolue, en évitant les coupures de courant et les incidents. Le secteur a de longue date développé une culture qui privilégie la performance et le contrôle des risques plutôt que l’innovation et les erreurs potentielles qui lui sont inhérentes. Ces entreprises font donc rarement œuvre de pionnières en matière de transformation numérique. Le fait que la plupart d’entre elles ont hérité d’un ensemble complexe de logiciels et d’outils informatiques renforce leur souci de prudence. »
Les entreprises interrogées continuent à sous-estimer l’ampleur des économies réalisables par le biais de la technologie numérique. Les entreprises chimiques se montrent les plus optimistes, prévoyant une augmentation moyenne du chiffre d’affaires de près de 13 % au cours des cinq prochaines années. Les fournisseurs d’énergie ainsi que les entreprises pétrolières et gazières anticipent quant à eux une augmentation supérieure à 10 %.
Selon Jochen Vincke, Partner chez PwC Belgium, les entreprises ne savent pas très bien ce qu’elles obtiendront en retour des investissements substantiels consentis dans les applications numériques. « Pour près de la moitié des répondants, l’incertitude relative au retour sur investissement constitue le principal obstacle à l’expansion et à l’application des nouvelles technologies. Les entreprises ignorent tout simplement ce que cela leur apportera. Bien que les entreprises du secteur de l'énergie ne voient pas encore clairement les avantages d'une transformation numérique, 83% d'entre elles ont néanmoins déclaré qu’une telle transformation améliorerait leurs performances opérationnelles, selon le récent sondage PwC Belgium Industry 4.0 destiné aux start-ups et aux scale-ups.»
Vous pouvez télécharger le rapport complet ici.