La pénurie de personnel qualifié a coûté 3 milliards d’euros aux entreprises belges en 2018

  • Les entreprises privées belges affichent un optimisme supérieur à celui de leur homologues européennes quant à leurs perspectives de croissance. En effet, 78 % des entreprises privées interrogées en Belgique prévoient une croissance de leur chiffre d’affaires en 2019, contre 69 % en 2018. En Europe occidentale en revanche, seuls 57 % des répondants anticipent une hausse de leur chiffre d’affaires en 2019, contre 65 % en 2018.
  • Les pertes économiques ou le manque à gagner induits par la pénurie de compétences qui affecte les entreprises privées belges sont estimés à 3,1 milliards d’euros pour 2018.
  • 64 % des entreprises privées belges reconnaissent que la numérisation constitue la clé de la croissance future des sociétés à long terme.
  • Toutefois, 58 % des entreprises privées interrogées dans 31 pays européens ont l’intention d’allouer moins de 3 % du total de leurs investissements à la numérisation au cours des cinq prochaines années.

Jeudi 5 septembre 2019 – Selon une étude réalisée récemment par PwC, les entreprises privées européennes éprouvent de plus en plus de difficultés à trouver les compétences nécessaires à la poursuite de leur croissance. Dans le cadre de cette étude, PwC a interrogé des entreprises privées novatrices réparties dans 31 pays européens. D’après les répondants, la pénurie de compétences devrait représenter une perte de revenus de 414 milliards d’euros pour les entreprises privées européennes en 2019. Cette perte équivaut à environ 2,6 % du PIB européen et dépasse le PIB annuel combiné de la Grèce et du Portugal. En Belgique, l’impact de cette pénurie est estimé à 3,1 milliards d’euros pour 2018.

 

À la recherche des compétences adéquates

À l’heure actuelle, les entreprises trouvent peu de travailleurs qui possèdent les compétences adéquates. Toutefois, les entrepreneurs belges ne semblent pas vraiment inquiets à ce sujet. Seuls 23 % des 90 répondants belges affirment que cette pénurie est problématique pour leurs activités, contre 47 % en Europe occidentale, 41 % aux Pays-Bas, 46 % en Allemagne et 59 % en France. Leur optimisme se traduit également par le fait que les entreprises privées anticipent une diminution sensible des pertes économiques induites par la pénurie de compétences à 1,9 milliard d’euros en 2019, soit une amélioration de 1,2 milliard d’euros par rapport à l’année dernière.

Philippe Vyncke, Entrepreneurial and Private Business Leader chez PwC Belgium, nuance ce constat. « L’étude montre clairement que les entreprises privées belges affichent un optimisme supérieur à celui de leurs homologues européennes, avec des perspectives de croissance plus élevées et la conviction que, malgré le manque de personnel qualifié, elles devraient saisir davantage d’opportunités qu’en 2018. D’autre part, les besoins en experts numériques, en ingénieurs, en techniciens, en cadres supérieurs et en personnel auxiliaire sont plus importants en Belgique que dans les pays voisins. »

Globalement, 41 % des entreprises privées européennes placent les techniciens en tête de liste des profils les plus recherchés, devant les ingénieurs et le personnel auxiliaire. 

« La pénurie de compétences en Europe est devenue un problème structurel plus important encore pour les entreprises privées », explique Philippe Vyncke. « Près de la moitié des chefs d’entreprise interrogés dans l’UE estiment qu’ils ne disposent pas des talents internes nécessaires pour exploiter pleinement le potentiel de leurs activités numériques. Compte tenu de la concurrence croissante sur le marché de l’emploi, les entreprises privées doivent sortir de l’ombre pour attirer les travailleurs dotés de compétences techniques. Cela leur permet de mettre en évidence leurs atouts en tant qu’entreprises privées tels que l’accent sur le long terme, le haut degré de spécialisation qui les caractérise généralement, les marchés internationaux sur lesquels elles opèrent, ou encore la souplesse et la créativité dont elles bénéficient dans le cadre de la gestion des problèmes. »

 

Des sentiments mitigés à l’égard de la transformation numérique

64 % des entreprises privées belges affirment que la numérisation constitue la clé de leur viabilité à long terme. Ce résultat s’inscrit dans la moyenne de l’Europe occidentale (65 %), mais est nettement inférieur à celui des Pays-Bas ou du Royaume-Uni (85 % chacun). Or, la numérisation semble encore en être à ses premiers balbutiements dans bon nombre d’entreprises privées. D’après l’étude, respectivement 77 % et 79 % des entreprises privées considèrent comme non pertinent l’impact de l’intelligence artificielle et de l’impression 3D. Seuls 33 % des répondants estiment que la robotique est une technologie pertinente. L’Internet des objets enregistre un résultat légèrement supérieur avec 46 %.

« La transformation numérique touche tous les volets de notre économie et les entreprises privées ne font pas exception », précise Philippe Vyncke, Entrepreneurial and Private Business Leader chez PwC Belgium. « L’avènement des nouvelles technologies a un impact sur un large éventail d’industries et déclenchera la prochaine vague d’innovations. Les entreprises privées ne doivent pas être laissées pour compte : si elles veulent réduire les risques au maximum et exploiter le potentiel de la numérisation de manière optimale, elles doivent agir dès maintenant. »

 

Des priorités contradictoires en matière d’investissement

Malgré une prise de conscience croissante de la nécessité d’embrasser la transformation numérique, les dirigeants des entreprises privées d’Europe occidentale se disent préoccupés par un certain nombre de questions liées à la mise en œuvre des nouvelles technologies telles que les contraintes financières (47 %), la charge de travail du personnel (40 %), le manque d’expertise appropriée (36 %), la culture/résistance au changement (33 %) et les risques inhérents aux technologies/à la cybernétique (31 %). Dans le même temps, 58 % des entreprises privées interrogées dans les 31 pays européens ont l’intention d’allouer moins de 3 % du total de leurs investissements à la numérisation au cours des cinq prochaines années – un contraste saisissant. En Belgique, près d’un quart des répondants (23 %) prévoit de consacrer plus de 5 % de leurs investissements à la numérisation.

Pour ce qui concerne le financement de la transformation numérique, la plupart des entreprises privées européennes (76 % dans notre étude) affirment qu’elles financeront leurs efforts numériques en interne grâce au flux de trésorerie, ce qui soulève la question de l’impact d’une stagnation économique éventuelle. Quant aux investissements dans le cadre de leur transformation numérique, seuls 5 % des entreprises privées européennes interrogées souhaitent les financer via les marchés des capitaux. Par ailleurs, 8 % déclarent envisager le capital-investissement ou le capital-risque. En Belgique, aucun des répondants n’envisage un recours au capital-risque.

« De plus en plus d’entreprises privées en Europe reconnaissent aujourd’hui l’importance d’une stratégie de soutien à la transformation numérique, mais beaucoup en sont encore aux premiers stades de la numérisation », observe Philippe Vyncke, Entrepreneurial and Private Business Leader chez PwC Belgium. « Certains chefs d’entreprise ne comprennent peut-être pas tout à fait l’ampleur des changements requis et la façon de les financer ou d’embaucher les bonnes personnes pour les mettre en œuvre. Cette approche stratégique peut leur procurer un avantage considérable en période de changement. Les entreprises qui considèrent la transformation numérique comme la clé de leur prochaine phase de croissance – et qui la mettent en œuvre correctement – sont davantage susceptibles de croître plus vite lors de la prochaine relance économique. »

L’intégralité des résultats est disponible à l’adresse suivante : www.pwc.com/epbs2019.

 

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Erik Oosthuizen

erik.oosthuizen@pwc.com

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