La Belgique reste le troisième pays d'Europe en termes de pression fiscale - mettre l'accent sur l'innovation pourrait modifier cette position à long terme.
PwC & Groupe de la Banque mondiale - Paying Taxes 2020
25 novembre 2019
- La pression fiscale est passé de 57,7 % à 55,4 %, soit une légère baisse attribuable au tax shift.
- La Belgique se classe maintenant au 30e rang sur 32 pays de l'Union européenne et de l'Association européenne de libre-échange (UE et AELE).
- Afin de rester attractive et compétitive, la Belgique doit maintenir un environnement favorable aux activités de R&D et se concentrer sur les talents dont elle a besoin pour se développer davantage.
Mardi 26 novembre 2019 - La dernière édition du rapport de PwC et du Groupe de la Banque mondiale, Paying Taxes 2020, montre que la pression fiscale Belgique a diminué de 2,3 points de pourcentage, passant à 55,4 % en 2018. Malgré une légère amélioration grâce au tax shift initiée en 2017, la Belgique reste l'un des pays où la charge fiscale est la plus élevée en Europe et dans le monde. Au niveau mondial, le taux moyen de pression fiscale est de 40,5 %, et dans l'UE et l'AELE, il est de 38,9 %.
La pression fiscale diminue, mais la Belgique reste à la traîne
Depuis 2004, la Belgique est parvenue à réduire la pression fiscale totale de 60,1% à 55,4% en 2018. Au cours des dernières années, ce "Total Tax and Contribution Rate" (TTCR) est demeuré relativement inchangé. En 2017, il était de 57,7 % ; la baisse de 2,3 points en 2018 est due au tax shift. Ces mesures fiscales qui ont débuté en 2017 ont entraîné une réduction des impôts sur le travail (cotisations patronales à la sécurité sociale) et du taux légal de l’impôt des sociétés (de 33,99% en 2017 à 29,58% en 2018). Malgré ces diminutions, la Belgique se situe toujours au 30e rang de l'UE et des pays de l'AELE, juste après la Grèce. Seules la France et l'Italie font pire.
"Avec le Brexit et d'autres tensions géopolitiques à l'esprit, il n'a jamais été aussi important pour les entreprises belges d'avoir un système fiscal efficace et simple", déclare Patrick Boone, Managing Partner, Tax & Legal Services chez PwC Belgique. "A long terme, la Belgique devrait viser une pression fiscale conforme à la moyenne de l'UE et de l'AELE de 38,9%. Une course effrénée vers le bas n'est pas l'objectif, et n'est pas compatible avec la durabilité de notre modèle social. D'autre part, le mauvais classement européen de la Belgique rend extrêmement difficile le fait d'attirer des entreprises dans notre pays, et donc d'élargir l'assiette fiscale dont nous avons besoin pour soutenir notre modèle social. Il est essentiel que les réformes fiscales déjà convenues soient mises en œuvre et que l'impasse actuelle dans la formation du gouvernement fédéral soit résolue le plus tôt possible."
Accroître la compétitivité en stimulant la R&D et en attirant l'innovation
La pression fiscale fait qu'il est difficile pour notre pays d’attirer les investissements de l’étranger par rapport à de nombreux autres pays européens. Toutefois, des incitations fiscales pour les entreprises dont le personnel hautement qualifié occupe des postes de R&D peuvent certainement renforcer et améliorer cette position. La Belgique accorde un allégement fiscal en matière de R&D par le biais d'exonérations et de crédits d'impôt à la R&D. L'importance de ces incitations fiscales qui soutiennent la R&D n'a cessé d'augmenter entre 2000 et 2018. Dans le même temps, la vague d'innovation et d'automatisation rend le coût du travail, qui a longtemps été une pierre d’achoppement en Belgique, moins pertinent en comparaison aux pays à salaires bas. Si nous parvenons à combiner de manière décisive cette évolution avec un renforcement généralisé des compétences sur notre marché du travail, nous avons potentiellement une formule de réussite en main.
Patrick Boone, Managing Partner, Tax & Legal Services chez PwC Belgique, explique : "La Belgique a la possibilité d'être un acteur majeur de la quatrième révolution industrielle, en attirant des investissements supplémentaires et en créant des emplois dans des secteurs tels que l'intelligence artificielle, la robotique, l'Internet des objets (IdO) et la réalité virtuelle. Pour ce faire, nous devons nous concentrer sur les bonnes priorités : maintenir un écosystème favorable aux activités de R&D afin d'élargir l'assiette fiscale de notre pays, et faire en sorte que notre système éducatif produise les profils dont nos entreprises ont besoin pour prospérer. Inutile de dire que les pays qui nous entourent ne sont pas immobiles. Alors, faisons-le ! ”
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