Étude PwC : la décarbonation des pays du G20 atteint son niveau le plus bas depuis plus de dix ans
Pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat, l’élimination progressive du carbone devrait être 11 fois plus rapide
4 novembre 2022
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Bruxelles, le 4 novembre 2022 – Pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et maintenir le réchauffement planétaire sous la barre de 1,5°C ces cinq prochaines années, la décarbonation devrait s’élever à 15,2 % par an. Tel est ce que révèle le « Net Zero Economy Index » de PwC, un rapport qui détermine chaque année le rythme auquel les membres du G20 décarbonent leur économie. Résultat : le tempo des efforts devrait être onze fois plus rapide que la moyenne mondiale des deux dernières décennies et nettement plus important que ce que n’importe quel pays a accompli jusqu’à présent Le contexte géopolitique et économique actuel compromet également la réalisation de cet objectif, ce qui entraîne « un risque réel pour les progrès futurs en matière de réduction des émissions » selon PwC.
En 2021, nous nous sommes éloignés encore un peu plus de l’objectif visant à maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 1,5°C au cours des cinq prochaines années. L’année dernière, le taux de décarbonation des pays du G20 a atteint 0,2 %, soit son niveau le plus bas depuis plus de dix ans. Si ce chiffre a certes été impacté par la reprise économique qui a succédé à la pandémie de COVID-19, il n’en demeure pas moins que ses implications pour le réchauffement climatique sont désastreuses.
Il faut décarboniser à un rythme moyen de 15,2 % par an
L’année dernière, aucun pays du groupe des 20 n’a atteint l’objectif de réduction de moitié des émissions mondiales prévu par l’Accord de Paris sur le climat d’ici 2030. Il le faudrait pourtant si nous voulons atteindre la neutralité climatique d’ici 2050. Pour revenir sur la bonne voie et atteindre l’objectif, un taux moyen de décarbonation de 15,2 % par an est désormais nécessaire, contre 12,9 % selon l’analyse de l’année précédente. C’est 11 fois le rythme moyen mondial des deux dernières décennies, et bien plus que le rythme affiché par chacun des pays jusqu’à présent. Le taux de décarbonation de l’an dernier s’élevait à 12,9 %, soit un chiffre 5 fois supérieur à 2020 (2,5 %).
Un contexte géopolitique et économique fragile
Le contexte géopolitique et économique actuel représente également un risque réel pour les progrès futurs. Jochen Vincke, Partner Management Consulting chez PwC Belgique : « L’urgence climatique actuelle et le besoin pressant d’une économie forte et durable exigent une décarbonation de 15,2 % par an. Nous observons certes une volonté de changement, mais celle-ci s’inscrit dans un contexte géopolitique et économique fragile. La relance de l’économie après la crise sanitaire a freiné les progrès récents. La flambée actuelle des prix de l’énergie peut servir de signal d’alarme et nous inciter à poursuivre nos efforts et investissements pour mettre le cap sur une économie climatiquement neutre. »
Besoin d’une collaboration stratégique entre pays, entreprises et investisseurs
Il est plus que jamais impératif de miser sur une collaboration stratégique entre les pays, les entreprises et les investisseurs, tant à l’échelon international que national. Les entreprises, les gouvernements et les investisseurs vont devoir se concentrer sur les actions à gains rapides et à fort impact pour nous aider à mettre le cap sur 2030. En parallèle, ils doivent investir dans des mesures à plus long terme pour atteindre les objectifs convenus.
Net Zero Economy Index 2022
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À propos du Net Zero Economy Index
Le Net Zero Economy Index suit la décarbonation des émissions de CO2 liées à l’énergie dans le monde. L’analyse est fondée sur le BP Statistical Review of World Energy, qui reflète les émissions de carbone en fonction de la consommation de pétrole, de gaz et de charbon dans les activités liées à la combustion. Ce rapport ne tient pas compte des émissions d’autres secteurs (p. ex. AFOLU) ou d’autres gaz à effet de serre, ni du carbone éventuellement stocké. Ces données ne peuvent par conséquent pas être comparées directement aux inventaires d’émissions nationaux.
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