Cap sur l’électrique pour 2030, mais les obstacles persistent
Rapport 2020 Strategy& Global Digital Automotive
5 novembre 2020
- Le parc automobile total devrait diminuer en Europe (-0,5 % par an), mais il augmentera encore aux États-Unis (+1,1 %) et en Chine (+3,9 %) jusqu’en 2035
- Le parc total de véhicules connectés passera la barre des 50 % en Europe à l’horizon 2025
- Le partage actif des véhicules (location, abonnement, etc.) devrait connaître la plus forte croissance dans l’UE
- L’UE et la Chine sont à la pointe de la transition vers la mobilité électrique, avec une part de marché qui devrait atteindre 17 % et 19 % d’ici à 2025
Bruxelles, 5 novembre 2020 - L’accélération des préférences des consommateurs en matière de mobilité a rapidement évolué en raison de la pandémie de COVID-19, selon un nouveau rapport de PwC intitulé « Strategy& 2020 Global Digital Automotive report : Navigating through a post-pandemic world ». Dans le contexte de nouvelles attentes technologiques et d’évolution des préférences des clients après la pandémie, la dimension « SCME » (services automobiles connectés, conduite automatisée, mobilité intelligente et électrification) gagne encore en importance dans les modèles d’affaires de l’industrie automobile.
Essor de la conduite connectée et électrique
Le parc automobile total devrait diminuer en Europe (-0,5 % par an) et augmenter aux États-Unis (+1,1 % par an) et en Chine (+3,9 % par an) jusqu’en 2035.
Selon le rapport, le parc total de véhicules connectés dépassera la barre des 50 % en Europe d’ici à 2025, dès 2023 aux États-Unis et au plus tard en 2029 pour la Chine. En ce qui concerne les nouveaux véhicules, la proportion de voitures neuves dotées d’une connectivité de base devrait atteindre 95 % d’ici à la fin de l’année en Europe et aux États-Unis. Différentes exigences réglementaires stimulent la connectivité de base dans l’UE et aux États-Unis (>85 % de pénétration des voitures neuves en 2020 dans les deux cas), alors que la Chine en est encore à 44 %.
En matière de mobilité électrique, l’UE et la Chine sont à la pointe de la transformation. Les véhicules électriques à batterie (BEV) devraient, en effet, y représenter 17 % et 19 % des ventes de véhicules neufs à l’horizon 2025. Les États-Unis connaîtront un taux de pénétration plus faible de 5 % en 2025, en raison d’aides publiques plus faibles. Le durcissement des objectifs en matière d’émissions de CO2 dans l’UE et les nouvelles directives nationales en Chine accélèrent la pénétration des voitures électriques à batterie dans ces régions beaucoup plus rapidement qu’aux États-Unis. Cette différence dans l’évolution régionale du parc de véhicules est principalement due à trois facteurs : la croissance de la mobilité (la plus élevée en Chine), les préférences des consommateurs pour la mobilité partagée (la plus faible aux États-Unis) et la durée de vie moyenne d’un véhicule jusqu’à son déclassement (la plus élevée en Europe).
Patrick Boone, Partner chez PwC Belgique : « Si le nombre de véhicules continue à croître dans le monde, la transition vers une mobilité plus écologique est en plein essor. Elle se marque particulièrement par le passage de la propulsion conventionnelle à la propulsion électrique. Le nouvel accord de coalition fédéral définit les grandes lignes de notre mobilité future et entend rendre notre parc de véhicules plus écologique. Bien que l’écologisation du parc automobile soit l’un des piliers des efforts de la Vivaldi pour atteindre les objectifs climatiques, des mesures supplémentaires seront nécessaires pour parvenir à un véritable changement. Épinglons notamment des infrastructures routières et de chargement suffisantes et l’accessibilité (et le caractère abordable) des solutions de mobilité alternatives. Si nous voulons alléger la pression sur les routes et le climat, une plus grande flexibilisation du marché du travail sera également nécessaire, a fortiori à la lumière du travail plus indépendant du lieu qu’a induit la pandémie de COVID-19. Il faut enfin investir dans l’innovation, ainsi que dans les secteurs où la crise de la COVID-19 a mis en évidence les aspects pour lesquels nous sommes peut-être trop dépendants des importations pour le moment ».
Pas de big bang pour la conduite automatisée et la mobilité partagée
La transition vers la conduite autonome prend plus de temps que prévu et se caractérise par des améliorations graduelles du matériel, des logiciels et des infrastructures. En Europe, une part de 14 % de nouveaux véhicules équipés de technologie de niveau 4/niveau 5 pour la conduite automatisée n’est pas attendue avant 2035.
En raison de la COVID-19, les consommateurs recherchent des options de mobilité pratiques et sûres, ce qui explique le regain d’importance des modes privés de déplacement. L’évolution des schémas de mobilité individuels favorise néanmoins les modes partagés. Selon les résultats, la catégorie des modes actifs partagés (où le conducteur pilote lui-même le véhicule, par exemple via la location d’une voiture partagée ou l’abonnement à une voiture partagée) devrait connaître la plus forte croissance dans l’UE (10 % du total des personnes-kilomètres en 2025), tandis que la catégorie des modes passifs partagés (où le conducteur est le passager, par exemple via le covoiturage) devrait connaître une croissance nettement plus soutenue en Chine (10 % contre 1 à 3 % aux États-Unis et dans l’UE).
« Avant de déployer des véhicules de tourisme autonomes à grande échelle, les acteurs du marché devront pousser, ces prochaines années, en faveur d’applications spécifiques de conduite automatisée dans des domaines tels que le transport, les flottes et la logistique ou les zones industrielles pour récupérer leurs investissements. Les préférences des consommateurs en matière de mobilité changent rapidement en fonction du confort et de la technologie. Suite à la COVID-19, ils préfèrent utiliser leur propre véhicule plutôt que la mobilité partagée et les transports publics. Dans l’ensemble, les solutions de mobilité efficaces sont toujours essentielles. Bien que les préférences en la matière évoluent, les fournisseurs de services de mobilité partagée peuvent prendre des mesures pour reconquérir les consommateurs. Pensons, par exemple, au nettoyage et à la désinfection des véhicules. Il est primordial que le secteur de la mobilité s’adapte rapidement aux nouveaux besoins et attentes des consommateurs », conclut Patrick Boone.
Vous trouverez le rapport complet ici.